Ille-et-Vilaine Le sanglier dans le viseur des agriculteurs
Excédés par les dégâts aux cultures, les agriculteurs réclament le classement du sanglier comme nuisible.
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Des pieds de maïs piétinés, des prairies labourées, des fils de clôtures cassés… Les dégâts de sangliers se multiplient en Ille-et-Vilaine comme partout en France. Cet été, des ravages ont été signalés plus particulièrement dans le bassin de Rennes, à la lisière de la forêt de Paimpont et dans la région de Saint-Malo. Dans ce dernier secteur, un groupe d’une vingtaine d’agriculteurs a d’ailleurs lancé une pétition sur internet (pétition publique « Alerte dégâts sangliers pays de Saint-Malo »).
Refuge dans les zones non chassées
En cause : la prolifération des sangliers. « Il y en a beaucoup et partout. Dans les zones péri-urbaines, ils trouvent refuge dans les lieux non chassés : les abords mal entretenus de voies express, les parcelles soustraites à l’agriculture par des particuliers pour leurs loisirs et qui sont laissées à l’abandon. Les animaux se nourrissent de nos cultures, une alimentation riche qui assure leur prolificité », résume un des éleveurs du groupe. Malgré les actions des chasseurs, celles-ci restent insuffisantes. Il faudrait une meilleure régulation de cette population. « Nous ne sommes pas contre les chasseurs. Ils nous disent “on s’en occupe”. Mais quand on leur signale la présence de sangliers, il faut intervenir rapidement. Pas attendre le samedi suivant », poursuit-il.
Autre principal frein, en Ille-et-Vilaine, le sanglier est classé gibier et non pas nuisible contrairement aux trois autres départements bretons. La chasse y est très réglementée. Les chasseurs doivent acquérir un bracelet (55 €) auprès de la fédération des chasseurs pour tirer. Or beaucoup de sociétés de chasse ont des budgets serrés. Dans le pays de Saint-Malo, après des mois d’alertes, les agriculteurs n’en peuvent plus. D’autant que le système d’indemnisation n’est pas à la hauteur et plutôt dissuasif. « En dessous de 230 € de dégâts ou de 3 % de la surface détruite, l’agriculteur n’est pas indemnisé et doit payer le déplacement de l’expert. » Les agriculteurs demandent à l’autorité administrative de missionner la louveterie et de désigner des tireurs volontaires, dès que la profession agricole le demande et à toute période de l’année afin d’endiguer la population de sangliers. Ils réclament surtout que la bête noire soit classée comme nuisible.
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